Salataine

 salatèn 

Spécialiste du repérage et de la destruction des machines autonomes qui donnent la mort

Un salataine est un expert en systèmes d’armes létales autonomes (SALA).

Il identifie les machines qui repèrent et attaquent une cible individuelle sans aucune intervention humaine. Ces machines peuvent prendre différentes formes : engin, robot, mitraillette, drone…

Il répertorie les robots qui, gérés par une intelligence artificielle, peuvent déclencher un tir ou détruire une cible aucune intervention humaine dans la boucle décisionnelle.

Il intervient en utilisant des systèmes autonomes défensifs construits et entraînés pour neutraliser ces SALA dès leur identification.

Prospective du soldatologue

Atouts

L’utilisation de la robotique au combat, qu’elle soit contrôlée à distance ou avec un certain degré d’autonomie, présente plusieurs avantages.

Les machines peuvent intervenir dans des zones polluées, inaccessibles ou dangereuses par l’humain.
Programmables pour des tâches précises, elles les effectuent avec plus de précision que les soldats.
Elles sont dépourvues de sentiments comme le stress, la nervosité, la colère.

Si l’autonomie peut être positive pour des fonctions comme la navigation ou l’autoréparation, il n’en est pas de même lorsqu’il s’agit pour une machine de décider de tirer sur un être humain !

Afin de se protéger de la présence potentielle de SALA sur le champ de bataille, il est impératif de pouvoir les détecter et de les anéantir grâce à des armes adaptées à leur façon d’improviser, de bouger, bref, de combattre.

Le salataine joue donc un rôle fondamental dans le déploiement des robots au combat.

Défis

Sur un terrain d’opérations, c’est la loi de Murphy puissance dix mille : rien n’arrive jamais comme prévu.

Anticiper les erreurs
Tant que vous faites des exercices ou des simulations, tout va bien, c’est lorsqu’apparaît l’ennemi que tout se complique et devient insaisissable. La grande difficulté est de savoir si l’intelligence artificielle du robot aura la capacité de s’adapter à chaque configuration.

Ces appareils peuvent donc ouvrir le feu sur un groupe d’hommes armés qui semblent être des insurgés, mais sont en réalité en train de protéger leurs cultures.

Repenser l’organisation sur le terrain
Le salataine aide à repenser l’organisation des commandements lors des opérations. Il compose son équipe avec des ingénieurs et des codeurs capables de modifier le fonctionnement des machines.

Ne pas se leurrer
On imagine que les robots mèneront une guerre plus propre que les humains. Sauf que, avec les armes autonomes, on éloigne les militaires du champ de bataille, mais des civils continuent d’être tués. Ils continuent à vivre la violence et l’intensité des combats dans des guerres de plus en plus asymétriques. Les salataines doivent éviter que les commandements perdent de vue cette réalité.

Définir ce qui est éthique ou ne l’est pas
Le salataine doit aider à définir si une machine est éthique ou ne l’est pas. L’exercice n’est pas toujours facile.
Exemple : General Atomics (une entreprise de défense et de physique nucléaire américaine), achète   une start-up belge pour que ses futurs drones soient dotés de logiciels de reconnaissance d’images. Cette technologie est étique si elle permet à des robots d’identifier des personnes blessées ou tuées lors d’une catastrophe naturelle. Mais si son but est de viser plus efficacement un nombre important de cibles humaines, ce n’est plus le cas.

Indicateurs

Si ces armes autonomes n’ont pas encore officiellement vu le jour, elles bénéficient des progrès récents dans le domaine de l’intelligence artificielle et de la robotique.

Lorsque les voitures autonomes seront sur les routes au même titre que les véhicules avec conducteur, la technologie civile aura atteint les développements nécessaires pour que celle-ci soit déployée à d’autres finalités dans les armées.

Pour interdire le développement de ces armes, il faut donc compter sur le traité international demandé par plus de 70 pays conscients des dangers des armes létales autonomes. Un traité du même type existe déjà. Il interdit les armes biologiques.

Vos propositions

vos Mots connexes

Robotuor : robot tueur

Salator : robot tueur de SALA

vos Synonymes

Tuboteur

Questions ouvertes

Comment peut-on certifier une machine autonome ?
Comment peut-on construire la confiance en une machine ?

A quelle position dans l’armée doit se situer le salataine ? Quel profil et caractéristique doit-il avoir ?

C’est déjà demain

Les uns développent des armes létales autonomes. Les autres demandent leur interdiction.

Interdire les SALA

Pour l’ONG Human Rights Watch, l’arrivée de ces armes est dramatique. Selon elle, des dictateurs ou des terroristes pourraient en disposer assez facilement et à bon prix pour contrôler ou exterminer des populations. Ils pourraient également ordonner aux machines des assassinats ciblés. L’ONG n’est pas la seule à mobiliser les consciences sur ces robots tueurs. Des ténors de la high-tech ont mis en garde les pays membres des Nations Unies contre ces armements.

Pour l’organisation permettre à une machine de choisir de donner la mort à un humain est inacceptable. Au-delà des arguments éthiques, l’enjeu est aussi légal. Comment faire respecter le droit international humanitaire quand des machines prennent la décision de tuer ? Qui tenir responsable en cas de violation du droit ? Et technique. Comment s’assurer que la machine distingue les civils des combattants ?
Cette interdiction est d’autant plus nécessaire quand on entend Vladimir Poutine n’a-t-il pas déjà expliqué que « celui qui deviendra leader dans le domaine de l’IA sera le maître du monde » ?

 

Ils sont dans la place


La Corée du Sud utilise, le long de la zone démilitarisée partagée avec sa voisine du Nord, des  mitrailleuses autonomes nommées SGR-A1, capables de détecter une présence humaine et éventuellement de tirer.

Le char-robot autonome russe Nerehta, est une arme redoutable. Ce petit char d’assaut de 2,5 mètres de long, bourré de technologie, est censé partir au combat entièrement seul. Il a à son bord une mitrailleuse gros calibre, une mitrailleuse Kalachnikov et un lance-grenades AG-30.

Lors de la fusillade à Dallas en 2016, la police américaine fait pour la première fois usage d’un robot tueur télécommandé pour éliminer Micah Johnson, 25 ans, l’assassin de cinq policiers, retranché dans un garage.

Actualités du futur


TempNet / 26 avril 2037

Mauvais temps pour les parapluies


Hier, le Président Li Hong Miller s’est longuement excusé pour le massacre de 1234 personnes du à, comme il le précise « une malheureuse errance technologique ».

Suite à une tempête très violente provoquant une montée des eaux, des milliers d’hommes, femmes et enfants ont tenté de trouver refuge sur la montagne. Ils marchaient depuis plusieurs heures quand ils ont été pris comme cible par des essaims de drones : « Ils tiraient sur tout ce qui bougeait. Si je suis encore en vie, c’est parce que ma femme, mes enfants et d’autres personnes m’ont protégé avec leurs corps. », dit Paul en précisant que les drones détectaient tous souffles de vie.

Les experts ont commencé par expliquer que les machines avaient confondu les parapluies avec des armes : « Comme il ne pleuvait plus, les parapluies étaient repliés. Les drones les ont confondus avec des Kalachnikovs » explique le service de presse des armées. Comme ce n’était pas le cas, le gouvernement a dû avouer que les bases de données de l’armée considéraient la présence de parapluies comme suspects. Depuis 2019, les manifestants les utilisent pour empêcher les reconnaissances faciales.

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