Moustigène

 mustizèn 

Protection contre les moustiques obtenue par modification génétique

Le moustigène est l’acquisition d’une protection contre les moustiques. Grâce à une modification génétique, la peau dégage une substance qui éloigne les moustiques.

Cette modification génétique initiale est souvent complétée par d’autres. Le soldat moustigène peut aussi être protégé des armes chimiques et biologiques en produisant des protéines lors d’une agression.

Vos propositions

vos Mots connexes

Transgenor : soldat génétiquement modifié pour augmenter ses performances physiques et mentales.

vos Synonymes

Génétoustique

Prospective du soldatologue

Atouts

Les moustiques vont enfin arrêter de créer des ravages.

Un moustique a changé le cours de l’histoire. Alexandre le Grand, roi de Macédoine, a multiplié les conquêtes. À son retour à Babylone au début de 324 av. J.-C., l’homme le plus puissant du monde est piqué par un moustique qui lui transmet le paludisme. Il en meurt avant d’avoir achevé la transformation du monde.

Après cet épisode, le moustique continue à créer des ravages. Dans certaines campagnes de Napoléon, les morts par paludisme sont plus nombreux que les décès aux combats.

Depuis, les chercheurs multiplient les remèdes pour éradiquer cette maladie (et les autres comme la dengue, ou l’encéphalite japonaise) qui tue encore aujourd’hui 800 000 personnes chaque année.

Après avoir proposé des moustiquaires, des répulsifs, des médicaments, les chercheurs en sont venus à explorer les possibilités de la modification génétique.

L’objectif est de modifier le microbiote de la peau du soldat afin que le moustique ne le détecte pas et préfère de surcroît l’ennemi comme proie !

Défis

Une protection valable pour tous types de moustiques.

La modification génétique n’est valable que si le soldat reste invisible pour tous les types de moustiques : ceux qui existent déjà et ceux qui vont s’adapter voir muter par rapport à cette nouvelle protection.

Ces bricolages génétiques sont rendus possibles par la technologie nommée CrisprCAS9. Si ce véritable couteau suisse génétique permet de modifier facilement tous les génomes, il risque demain d’être utilisé également pour fabriquer des moustiques génétiquement augmentés qui transmettraient des maladies aux soldats protégés. Il faut donc prévenir ce risque.

Lorsqu’on travaille sur le vivant, on peut gagner des batailles, mais il est difficile d’appréhender toutes les ressources de celui-ci et prétendre gagner la guerre.

Indicateurs

Les produits anti-moustiques actuels intègrent les avancées technologiques

Lorsqu’il sera possible de se vacciner contre les moustiques; de manger des céréales au petit-déjeuner intégrant des protéines vous immunisant contre ceux-ci; de subir une opération pour supprimer tous leurs effets, alors la solution sera proche !

Questions ouvertes

Quelles seront les conséquences de cette absence de moustiques dans l’écosystème naturel ? 


Cette protection inclut-elle aussi les moustiques mutants?

C’est déjà demain

Le moustique est sans pitié. Les chercheurs lui rendent la pareille.

Le couteau suisse de la génétique

CRISPR-Cas9 est un outil moléculaire qui permet d’effectuer des corrections géniques. Mis au point en 2012 par la Française Emmanuelle Charpentier et l’Américaine Jennifer Doudna, ce système révolutionne la manipulation génétique par sa simplicité.

Cette technologie de génie génétique est enthousiasmante. Elle va pouvoir permettre à des parents porteurs de gènes de maladies incurables d’avoir des enfants en bonne santé. Elle est aussi effrayante, car elle a la capacité de modifier la génétique du vivant.
Entre les mains d’individus malintentionnés, elle peut devenir une arme diabolique.

 

Une peau antimoustique


La DARPA (Defense Advanced Research Projects Agency) a lancé un programme dont l’objectif est de protéger les militaires des moustiques lors de leurs missions à l’étranger.

L’organisme américain envisage la modification du microbiote de la peau ! Le million de bactéries et champignons qui se trouvent sur notre peau génère une odeur qui attire les moustiques. Pour supprimer cette attirance, les chercheurs veulent utiliser des probiotiques et des prébiotiques qui vont nourrir ces microbes. Ils prévoient aussi d’utiliser les ciseaux génétiques (Crispr-Cas9) pour fabriquer de nouveaux microbes.

L’objectif est de développer un traitement réversible, facile à appliquer, nécessitant peu d’entretien et sans effets secondaires. Le traitement devra permettre une protection de deux semaines minimum et résister aux douches.

 

Des moustiques stériles

Oxitec, une société britannique issue d’un laboratoire de l’université d’Oxford produit des moustiques mâles dont elle modifie le génome pour les rendre stériles. Comme la femelle ne s’accouple qu’une fois, elle n’a pas de descendance. On fait ainsi chuter la population de moustique.

Les premiers lâchers de moustiques stériles ont eu il y a 10 ans aux iles Caïman. Ils ont été financés par la fondation Bill et Mélinda Gates. Puis d’autres essais ont eu lieu en Malaisie, au Brésil, au Panama et en Floride. Chaque espèce de moustiques nécessitant de développer un OGM spécifique, il faut multiplier les essais pour valider la technique.

Cette technique d’extinction, nommée forçage génétique, pose question. Un réseau de 160 associations issues du monde entier a manifesté son opposition lors du sommet de Cancún (Mexique). Les associations estiment qu’il faut un moratoire, car il n’est pas possible de prédire les effets écologiques en cascade de sa diffusion dans les écosystèmes sauvages.

Actualités du futur


Times/ 28 janvier 2053

Laissez-les modifier !


Un million de personnes sont descendues dans les rues de New York pour s’opposer au projet de loi autorisant la modification génétique des futurs soldats.

Cette loi prévoit de fabriquer en couveuse les soldats de demain. Les embryons seront génétiquement modifiés pour que ces futurs humains soient protégés contre les maladies et les agents chimiques et biologiques que les ennemis pourraient utiliser. Ils auront aussi une corpulence facilitant le combat ainsi que des caractéristiques mentales reconnues nécessaires par l’armée.

« Nous ne voulons que protéger le futur soldat », affirment les défenseurs de cette loi. Quant aux opposants, ils considèrent qu’un humain doit garder son libre arbitre. On n’a pas le droit de programmer un individu pour accomplir une mission. Ils soulèvent aussi les risques liés à ces modifications. Aucune étude ne certifie encore que les soldats modifiés pourront demain transmettre un patrimoine génétique sain.

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